Mes lectures du mois : Décembre 2000

Voici un avis (qui n'engage que moi ...) sur les dernières BDs que j'ai lues. Tous ces albums ne sont pas issus des Editions Delcourt et tous ne sont pas des nouveautés mais j'aime bien partir à la découverte d'auteurs qui me sont inconnus (sur les conseils de mes libraires favoris ou ... des vôtres).


[Lectures 1999]
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Deogratias : (Stassen - Dupuis 2000)
"En choisissant de situer son nouvel album au Rwanda, avant et juste après le génocide, Jean-Philippe Stassen place la barre très haut : comment exprimer l'indicible et peindre l'inqualifiable ? Avec Deogratias, il démontre magistralement qu'il n'est pas seulement un raconteur d'histoires  mais aussi un rapporteur de l'histoire, celle qu'on ne choisit pas mais qui s'impose par ses drames. Plus qu'un album émouvant, Déogratias est une oeuvre exceptionnelle empreinte d'une profonde humanité."
Tout est dit, et remarquablement dit, sur le quatrième de couverture de l'album : IL FAUT ABSOLUMENT LIRE CET ALBUM !!!

Blacksad : T1 Quelques part entre les ombres (Diaz Canalès/Guarnido - Dargaud 2000)
Par un moche matin couleur sépia, Blacksad, détective privé de son état - ou "fouille-merde" selon certains - est appelé par le flic Smirnov pour reconnaître un cadavre. Il reconnaît : c'est Natalia Wilford, une actrice avec qui il a vécu jadis la plus heureuse époque de sa vie. En bon flic, Smirnov lui conseille de garder le museau hors de cette affaire. En bon fouille-merde, Blacksad ne suit pas ce conseil avisé : un salaud a tué une femme et, par la même occasion, ses meilleurs souvenirs. Il va payer...
J'attendais tant de cet album (le meilleur d'une année assez remarquable, pour certains) que je ne pouvais qu'être déçu.
Déçu par un scénario assez quelconque, par des personnages assez ternes (mis à part Blacksad) ... Enfin, il ne faut pas exagérer tout de même (!!) car les graphismes et les couleurs sont tout simplement magnifiques, la mise en page et les cadrages splendides. 
Bref, il ne reste plus qu'à Diaz d'étoffer ses scénarii pour que cette série rejoigne Canardo au firmament de la bd animalière.

Lanfeust de Troy : T8  La bête fabuleuse (Arleston/Tarquin - Soleil 2000)
C’est bientôt le bout de la route pour Lanfeust et ses amis !
Cixi s’est dévoilée contre Thanos et a rejoint les résistants d’Eckmül, alors que Lanfeust, C’Ian, Hébus et Nicolède sont sur la piste du Magohamoth. Mais la nomade Falordelle, amoureuse de Lanfeust et jalouse de C’Ian, semble décidée à se venger...

Assez dénigrée par de  nombreux bédéphiles, cette série ne manque pourtant pas de charme et il faut être totalement dénué de sens de l'humour pour ne pas s'esclaffer devant certaines cases ou réparties. Huitième et dernier album de la série, cet album est certainement un des plus abouti tant d'un point de vue scénario que du graphisme. Et la conclusion de cette quête est assez savoureuse...
Alors, n'écoutez pas ces "pince-sans-rire" pour qui Lanfeust n'est destiné qu'à un public juvénile et boutonneux ....
Et puis, j'ai le bonheur d'avoir toutes les éditions originales (même le T1, côté 1200F au BDM ...) Merci  Arleston et Tarquin !!! (mais bon, comme je ne vendrais jamais une EO ...)

Le Troisième Testament : T3  Luc ou le souffle du taureau ( Dorison/Alice - Glénat 2000)
Conrad de Marbourg et Elisabeth poursuivent leur quête du Troisième Testament. Celui-ci contiendrait la véritable parole de Dieu, littérale et non plus interprétée par l'homme. Ce livre qui suscite toutes les envies, toutes les peurs, est ardemment recherché par l'Inquisition et par l'Ordre des Templiers. Ces puissances de l'ombre se dressent sur la route de Conrad et Elisabeth, prêtes à tout pour les empêcher d'atteindre leur but. Car la découverte du Testament pourrait bien annoncer la fin d'une ère et changer la face du monde ...
Après un deuxième tome un peu décevant, la série gagne en lisibilité et en intérêt. Sans doute bien documentés sur une époque assez effrayante, les auteurs parviennent à  instaurer une ambiance fascinante qui captive le lecteur. Le succès de cette série qui fait un "tabac" en librairie est vraiment mérité !

Un peu de fumée bleue : (Pellejero/Lapierre - Dupuis 2000)
Une boîte ouverte. Six cigarettes alignées sur le comptoir. Ecrits à la main, sur chacune d’elles, quelques mots. Mis bout à bout, les mots se font poème. Le tabac est vieux et les cigarettes laissent au fond de la bouche un goût amer. Pourquoi ces mots ? Quelle histoire derrière cette fumée qui s’échappe en volutes bleues ? Laura en connaît plusieurs débuts. Il y est question de prisonniers qui souffrent et de femmes qui pleurent. En connaît-elle la fin ?
Décidément, la collection Aire Libre de Dupuis s'installe petit à petit au firmament de la BD. Après le Captaine Ecarlate et Déogratias, "Un peu de fumée bleue" vient asseoir encore un peu la réputation d'un collection qui fait vraiment l'unanimité. 
Raconté avec talent par Lapierre (Le bar du Vieux Français) et magnifiquement mis en image par Pellejero (le silence de Malka), cet album est plus qu'une belle histoire d'amour entre deux personnages hors-normes et hors du temps, c'est un pur moment de bonheur !!! 

Largo Winch : T10 Golden Gate (Van Hamme/Francq - Dupuis 2000)
Simon Ovronnaz, l’ami de Largo, vedette d’un feuilleton télé ! Sa photo à la Une des magazines "people" ! Pour l’intéressé, il y a de quoi bomber le torse et se pavaner. Pour Largo, il y a de quoi se poser des questions. Un scénario insipide, un casting douteux, un budget hors normes et un financement plus que louche, ce feuilleton sent l’arnaque à plein nez. Direction San Francisco, lieu du tournage. Sous les sunlights, Simon fait la roue. Dans les coulisses, Largo mène l’enquête.
Autant le dernier XIII  ne pouvait que décevoir, autant cet album reste dans la même veine que les précédents. Un cabale contre Largo (qui rassurez-vous, remettra les pendules à l'heure dans la seconde partie), de belles filles, de l'action, bref tout ce qui fait le succès de cette série. Mais bon ... aussitôt lu, aussitôt oublié. Et curieusement, Francq (au graphisme) semble un ton un dessous dans cet album. Se lasserait-il ?

Ce qui est à nous : T3 Hampton Farms (Chauvel/Le Saëc - Delcourt 2000)
1916 ne fut pas une très bonne année pour les trois futurs chefs du crime New Yorkais : Capone d'abord, blessé lors d'une rixe, hérite de la cicatrice qui lui vaudra le surnom de Scarface ; Costello de son côté finit de purger une peine de prison pour port d'armes prohibé ; quant à Salvatore Lucania, il est lui aussi invité à séjourner derrière les barreaux.. Quand ce dernier en sort, c'est pour sceller son destin de bandit, avec la ferme intention de ne plus se faire prendre.
Un troisième tome un peu décevant, moins intéressant que les deux précédents, mais la série est ambitieuse et il est sans doute normal qu'elle alterne l'excellent avec le moins bon en fonction des époques, des faits ou des personnages traités.