Mes lectures du mois : Juillet 2000

Voici un avis (qui n'engage que moi ...) sur les dernières BDs que j'ai lues. Tous ces albums ne sont pas issus des Editions Delcourt et tous ne sont pas des nouveautés mais j'aime bien partir à la découverte d'auteurs qui me sont inconnus (sur les conseils de mes libraires favoris ou ... des vôtres).


[Lectures 1999]
[01/00] [02/00] [03/00] [04/00] [05/00] [06/00] [07/00] [08/00] [09/00] [10/00] [11/00] [12/00]

Shenzhen : (Delisle - L'Association 2000)
Shenzhen fait partie de ces mégapoles chinoises qui profitent de l'extraordinaire boom économique qui transforme le pays depuis quelques années. Shenzen est très proche de Honk Hong (à l'échelle chinoise, bien sur) et pourtant ...
Ce récit de voyage autobiographique (décidément c'est une habitude à L'Association) superbement réalisé nous fait découvrir une Chine assez effrayante et par aspects totalement incompréhensible pour tout esprit occidental ... Eh oui, le fameux fossé culturel ...
Delisle n'y a passé que trois mois, on croirait qu'il y est resté des années ...
Bon, c'est vrai, les crayonnés de Delisle peuvent rebuter pourtant le récit est souvent très drôle, souvent surprenant et toujours passionnant.

Le Journal de mon père T3 : L'apaisement (Taniguchi - Casterman 2000)
Dans ce troisième et dernier volume, le narrateur Yoichi Yamashita lève enfin le voile, toujours avec une extrème pudeur, sur les raisons profondes qui l'ont tenu éloignées pendant de longues années de sa ville natale de Tottori. Tandis que les heures passent à veiller le défunt père de Yochi, les membres de la famille Yamashita ouvrent leur coeurs, pansent les blessures et acceptent avec tristesse les erreurs du passé.
Un troisième tome magnifique !!!
Voici l'avis de François Boudet (amateur éclairé de BD orientale) sur cet album :
"Jiro Taniguchi nous narre avec beaucoup de sensibilité et de pudeur un récit très intimiste (semi-autobiographique) autour du thème de la famille, des relations humaines, des racines... Il nous dépeint, dans un rythme lent autour de la veillée funèbre et de la crémation, un drame tout intérieur. Avec qui plus est uun dessin réaliste et une mise en scène "cinématographique", nous ne pouvons pas ne pas penser au cinéma d'Ozu ; cependant, cette BD ne pourrait être retranscrite aussi bien en cinéma live, car l'excellent graphisme de Taniguchi arrive à retranscrire avec une très très grande finesse et justesse les traits physiques des personnages sur plus de 30 ans (le cinéma arrive, grace au
maquillage, à faire vieillir des personnages, mais rarement à les faire rajeunir à moins de prendre un autre acteur ce qui se voit...) ainsi que les traits filiaux.
Un récit émouvant, intimiste et humaniste ("Le saké, c'est comme l'Homme. Il faut s'en occuper pour avoir de bons résultats" dit l'oncle de Yoichi à celui ci enfant...) que je vous recommande chaudement, même si l'adaptation française laisse un peu à désirer (couvertures 2 et 3 assez laides, pages agrandies - et donc les trames aussi..-, problème de lecture des bulles, etc.)."

Les Aquanautes T1 : Physilia (Parnotte/Mallié/Rieu - Soleil 2000)
Océan Atlantique nord : l’armée des Etas-Unis a investi la station scientifique « PHYSILIA », située à plus de cinq cents mètres de profondeur. Elle doit mener à bien une mission dont les géologues ignorent tout.
Survient une série de meurtres qui met en émoi la population de la station. De retour d’une mission sous-marine, le géologue Nando Mc Rae est témoin de l’assassinat d’un militaire. Selon toute logique, le meurtre n’a pas pu avoir lieu.
Mais le géologue reste convaincu que ce qu’il a vu est bien réel.
On pense immédiatement aux films Abyss ou Sphère voir au premier tome des Traques Mémoire (Servain/Gibelain - Delcourt) : un scénario qui n'a donc vraiment rien d'original. Pourtant, j'ai refermé l'album avec l'envie d'en savoir plus ...
Eh oui, les dessins servent remarquablement une histoire assez angoissante, les personnages sont bien campés ...
Au final, "les Aquanautes" est une très bonne série de SF qui a peu de chances de devenir un chef d'oeuvre (quoique, on ne sait jamais ...) mais qui se lit avec grand plaisir et qui vaut largement son prix !!!

Pin-up T6 (Berthet/Yann - Dargaud 2000)
Troisième et dernier tome de cette seconde série, cet album est une véritable déception. C'est assez difficile à expliquer.  Sans doute, les imprécisions du scénario, voir son incohérence, son manque de crédibilité... Pourtant, mêler des personnages et des faits historiques à cette fiction semblait marcher au début ... mais dans ce troisième tome même la superbe Dottie ne suffit plus.
Et dire qu'un troisième cycle est prévu ... Ca m'étonnerais que j'achète les albums suivants.