Mes lectures du mois : Janvier 2001

Voici un avis (qui n'engage que moi ...) sur les dernières BDs que j'ai lues. Tous ces albums ne sont pas issus des Editions Delcourt et tous ne sont pas des nouveautés mais j'aime bien partir à la découverte d'auteurs qui me sont inconnus (sur les conseils de mes libraires favoris ou ... des vôtres).


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Jack Palmer : L'enquête Corse (Pétillon - Albin Michel 2000)
Jack Palmer rempile pour une douzième aventure et endosse à nouveau son imperméable de détective. Sa mission, pourtant simple au premier abord (livrer un pli à Ange Leoni corse activiste de son état) va se révéler finalement ardue et "corsée". 
Voici donc le Grand Prix d'Angoulême 2001. J'en étais resté aux albums paru chez Dargaud il y a près de 20 ans comme "les disparus d'Apostrophe" ou "le chanteur de Mexico"...
C'est certain, Pétillon n'a rien perdu de sa verve ni de son humour assez "caustique". Pourtant son comique de répétition et les caricatures un peu forcées finissent par lasser, surtout qu'il ne se passe vraiment pas grand chose dans cet album !!!
Quand je pense aux chefs d'oeuvres que nous à offert cette année 2000 (La guerre d'Alan, Déogratias, From Hell, ...) je ne peux que constater qu'encore une fois le copinage à plané au dessus d'un bien pauvre festival d'Angoulême.
Pour la Corse, il sera difficile de surpasser l'immense Goscinny ....

Tramp : T5 La route de Pointe Noire (Kraehn/Jaussaume  - Dargaud 2001)
Difficile de faire l'unanimité. Et pourtant, le commandant Avron, maître après Dieu sur le Liberty-ship "Ouessant", y est arrivé. Problème, si tous, du second au mousse s'entendent, c'est pour estimer qu'ils ont hérité du pire Pacha qu'on ait vu se pavaner sur une passerelle depuis bien longtemps. La réputation d'Avron est telle que même les Kroumen de Côte d'Ivoire, hommes de peine devant embarquer pour charger les billes de bois que le navire ramènera d'Afrique, refusent de monter à bord.. jusqu'à ce que leur sorcier lise dans les viscères d'un poulet la mort prochaine du commandant détesté.
Après un premier cycle de grande qualité, Krahen et Jaussaume remettent ça. Cette nouvelle série en deux tomes reprend avec bonheur les même ingrédients que la première. Et même si, fatalement, on a souvent une impression de déjà vu, même si de nombreux termes techniques alourdissent un peu la lecture, le plaisir de lire est bien présent.

Le cycle de Tschaï : T2 Le Chasch (2) (Vance/Morvan/Li-An - Dargaud 2001)
Toujours à la recherche du vaisseau spatial qui lui permettra de regagner la Terre, Adam Reth s’improvise révolutionnaire dans la ville de Pera, dont il destitue le tyran. Il mène ensuite le combat contre la cité de Dadiche, fief des redoutables Chaschs bleus.
Encore une fois, le traitement de JD Morvan (qui adapte) et de Li-An (au dessin) sur cette série me semble très convainquant et surtout fidèle de l'oeuvre de Vance telle que je l'imaginais.
Le coté baroque et exotique, peut être un peu vieillot (par rapport à ce que peuvent faire des Brin ou Simmons) de ces bouquins, la folle épopée d'Adam Reith (à l'image de Vance, lui même grand bourlingueur) sont superbement traduits et mis en image par un Li-An qui a indiscutablement progressé dans cet album.
Alors c'est vrai, Li-An ne possède pas le style graphique (un peu stéréotypé) de beaucoup de séries récentes (qui usent et abusent de d'outils informatique), il possède un style qui lui est propre, peut-être un peu plus difficile, mais vraiment personnel.
Pour en revenir au livre, si la fin peut sembler bâclée, elle n'a en fait aucune importance dans la trame de l'oeuvre (pas plus que l'évocation on ne peut plus succincte de l'arrivée d'Adam Reith sur Tschaï). L'important, c'est la description, l'étude de moeurs des Chaschs, Wankhs, Dirdirs et autres Pnumes ainsi que leurs races pseudo-humaines associées qui seule compte vraiment. Vance n'est pas Clark ou Bear. Chez lui, le picaresque, l'exotisme l'emportent toujours sur le coté "Hard SF".
C'est pourquoi, je trouve que le graphisme de Li-An est plus adapté pour Tschaï que celui de Tota ou Malfin par exemple ...

Golden City : T3 Nuit polaire (Pecqueur/Malfin - Delcourt 2001)
Détenu depuis six mois dans un bagne disciplinaire perdu au fin fond de l’Arctique, Harrisson Banks n’est plus qu’un numéro : le 990320. Désespéré, seul, Banks ignore pourtant que certains ne l’ont pas oublié et poursuivent malgré tout leur but : le tuer.
Si cette série a fait autant parler d'elle cet automne, ce n'est pas par sa qualité transcendante mais surtout par la côte du T1 dans le dernier BDM : 400 F !!!. Alors coquille ou réalité, je me suis précipité dans ma bibliothèque pour constater que comme pour la quasi totalité des presques 400 Delcourt que je possède, il s'agit bien de l'EO. Me voilà riche !!!.
C'est d'ailleurs assez dingue de constater l'incroyable côte des albums paru chez Delcourt ou Soleil. Eh oui : petit éditeur = petits risques = petits tirages = grosse côte (si succès ...).
Pour en revenir à ce T3,  on retrouve toujours l'aspect "cliquant" qui caractérise cette série : des couleurs flashantes, une histoire au rythme endiablée,  facile à lire mais des personnages et un scénario assez creux qui n'avance finalement que très peu. Bref, je ne suis pas vraiment emballé ...

La Mandiguerre : T1 De vrais boys scout (Morvan/Tamiazzo - Delcourt 2001)
La guerre fait rage entre les Mandis, des extraterrestres insectoïdes, et les humains qui ont dû sceller l'union sacrée pour espérer vaincre. L'issue de la guerre pourrait bien tenir à la réussite d'une mission, le transport d'un "paquet" par un croiseur humain. Mais le croiseur est attaqué, détruit, et le paquet si précieux doit s'échapper à bord d'un chasseur. Mais par la faute de deux jeunes garçons qui rêvent de s'enrôler et de se battre, le chasseur s'écrase sur la planète Espoir de Byancoor...
Sur un fond d'uchronie, Morvan construit (encore une fois) une superbe histoire (qui peut rappeler par certains côtés le T3 de Sillage) qui mêle habilement Aventure et Science-fiction style Steam Punk. Bien servie par le trait presque "manga" de Tamiazzo,  La Mandiguerre s'annonce comme une des bonnes séries de la collection Néopolis. A suivre ...

Aquablue : T8 Fondation Aquablue (Cailleteau/Tota - Decourt 2001)
Seul survivant de la catastrophe spatiale dans laquelle périrent ses parents, Nao a été recueilli par de paisibles pêcheurs sur la planète Aquablue. Vingt ans plus tard, il défend son peuple adoptif contre des industriels sans scrupules qui menacent de ruiner leur écosystème... Il se découvre à cette occasion l’héritier d’une immense fortune et crée la fondation Aquablue, dédiée à l’exploration scientifique de l’univers . L’une de ses premières missions : sauver la faune d’une planète préhistorique condamnée par un trou noir.
Je retrouve les aventures de Nao avec toujours autant de plaisir. C'est vrai que ce cycle (comme le précédent Etoile Blanche) n'atteint pas le niveau des premiers albums mais il reste d'un très bon niveau. En tous les cas, Tota n'a plus à rougir de la comparaison inévitable avec le Vatine des premiers albums. Ses progrès dans cet album sont évidents.