Horlogiom : critique de ElDidou


Il s'agit là des aventures d'un jeune homme, au visage mystérieusement grimé, nouvellement arrivé dans une cité étrange et qui, contrairement aux autres personnages, ne possède pas de clef au sommet de son crâne. Ces clefs permettent aux "remonteurs" officiels d'assurer le bon fonctionnement de la société, qui tient à la fois du monde de Kafka et des Cités Obscures. Les 4 albums nous racontent cette lutte perpétuelle d'un être qui a, dans ce monde, le statut d'une "abomination", et qui seul peut s'opposer à la mainmise du mécanique sur le vivant.
Fabrice Lebeault aime à inventer des machines à l'aspect humain (son dessin est en harmonie parfaite avec le ton adopté par son scénario), et chaque histoire met en scènes de nouvelles mécaniques baroques, et des moyens de transport plus étranges les uns que les autres. Le monde qu'il nous dépeint est fascinant par son aspect systématique, organisé et néanmoins onirique, se constituant progressivement comme une gigantesque machine qui fonctionne bien et que l'irruption d'un être hors-normes va venir perturber.