Le cycle de Tschaï T1 : critique de Thierry Bellefroid [chroniqueur sur BD Paradisio]
C'est l'un des cycles les plus connus de la littérature de science-fiction
des années soixante. On le doit à Jack Vance, auteur d'une quarantaine de
romans qui fleurent bon le Fantasy et le Space Opera. L'adapter en BD semblait
une évidence. De là à réussir l'adaptation en question... il y avait une
marge. Et pourtant, cette marge, les auteurs de ce premier album ne l'ont pas
transformée en écueil. Le scénario de Jean-David Morvan et le dessin de
Li-An (rappelez-vous, l'auteur de « Planète lointaine », dans la collection
Encrages) se rencontrent à merveille sur ce projet. La lecture de ce premier
tome ne sent pas l'adaptation de roman. On jurerait qu'il s'agit d'une BD
originale. Les personnages sont bien campés, surtout le héros, Adam Reith,
le Terrien « égaré » sur Tschaï, toujours sûr de son bon droit. On
regrettera simplement l'étroitesse de certaines pages, un peu comme si,
devant la profusion d'éléments à livrer, les auteurs n'avaient par moment
pas eu d'autre choix que celui de réduire la taille des cases. Chaque roman
se déclinera en deux tomes, soit 92 pages, ce qui nous fera un total de pas
loin de quatre cents pages (et huit tomes) pour raconter l'ensemble du cycle.
On verra donc sur la longueur si les auteurs arrivent à conserver cette fraîcheur
et cette maîtrise d'un univers réapproprié. Signalons que les couleurs de
Scarlett Smulkowski (la coloriste de « Miss ») sont très réussies et
privilégient des teintes sombres où l'on retrouve la prédominance du vert
olive et du brun. Inutile de dire que l'intrigue elle-même est passionnante :
le cycle de Tschaï s'est vendu à plus de 500.000 exemplaires !