Carmen Mc Callum T5 : critique de Thierry Bellefroid [chroniqueur sur BD Paradisio]


La collection Néopolis possède quelques beaux fleurons. Deux d'entre eux, Travis et Mc Callum, sont l'oeuvre du même scénariste, Fred Duval. Avec Carmen Mc Callum, Duval a réussi la parfaite symbiose entre le polar pur jus, la BD d'aventure et la SF. De souche irlando-catalane, Carmen, jeune « surdouée » de l'IRA (l'Armée Républicaie Irlandaise) dans les années 2030-2040, est aujourd'hui mercenaire (nous sommes aux alentours de 2050). Au début du premier tome, les auteurs n'hésitaient d'ailleurs pas à en faire un personnage de tueuse sans scrupule, prenant le risque de « confier » leur série à un personnage antipathique. Mais depuis, Carmen s'est humanisée. Et surtout, elle accepte des missions d'intérêt général pour le compte de l'ONU. Après avoir empêché la fusion entre une entité artificielle et le cerveau d'un parrain maffieux japonais en compagnie de son ami hacker « Bugg » dans le premier cycle, elle était embarquée depuis le tome 4 dans une course contre la montre pour sauver des milliers de vies américaines. Résumons la situation. Carmen, engagée par l'ONU, arrêtait de manière spectaculaire un homme recherché par l'Etat du Nevada, Samuel Earp, un fabricant d'armes apparemment protégé par le gouvernement fédéral américain. L'ONU savait que l'homme disposait d'avancées technologiques secrètes dans ses laboratoires et lui évitait le jugement par l'Etat du Nevada s'il laissait aux Nations Unies un contrôle sur ses usines. Mais Earp avait tout prévu. En cas de capture, il lâchait une armée de nanotueurs invincibles sur quatre cibles avec pour mission de tuer toute forme de vie pendant douze heures. Dans ce cinquième album, Carmen tente d'empêcher le carnage. Mais les ennemis sont nombreux et viennent de partout. Et les embrouilles sont tout aussi nombreuses, car la situation s'est considérablement compliquée depuis le début de l'aventure... trahisons, guerres de pouvoir et secrets militaires bien gardés se succèdent page après page. Heureusement, Carmen n'est pas seule. Bugg, qui a pris la place du parrain japonais à la fin du premier cycle a désormais fusionné son cerveau avec une intelligence artificielle. Il devient une sorte de « justicier » à ses côtés. Le rythme est toujours aussi effréné que lors du premier cycle de trois épisodes. Les personnages sont de plus en plus attachants, notamment l'héroïne, Carmen. Le découpage est parfait, les situations sont crédibles. Bref, c'est de la bonne, de la très bonne SF, servie par des protagonistes taillés pour l'aventure. Rien à dire, ce deuxième cycle se conclut comme le premier sur la mention : très bien. Le troisième sera composé de trois épisodes.