Le Chant des Stryges T5 : critique de Thierry Bellefroid [chroniqueur sur BD Paradisio]
Mais qu'est devenue Isabelle Merlet ? On lancerait bien un avis de recherche tant l'absence de la coloriste du Chant des Stryges se ressent à la lecture de cet album ! Remplacée par Ruby, Isabelle Merlet a donc quitté le navire après quatre albums. Et le résultat, pour cet avant-dernier tome du premier cycle, est une mise en couleur avec des effets qui se veulent modernes mais qui sont d'une désespérante platitude. Dommage. Pour ma part, ces visages lisses comme Michael Jackson sortant d'un lifting et entourés d'un halo clair autour des yeux m'ont un peu gâché le plaisir.
Enfin, ne résumons pas cet excellent album à sa mise en couleur, ce serait lui faire injure. L'histoire, comme toujours, est captivante. Et Corbeyran est de moins en moins chiche sur les apparitions de Stryges, que Guérineau transforme à chaque fois en grands moments de BD. Les trois « pôles » de l'enquête suivent chacun leur piste... et accumulent des points. L'Ombre d'un côté, Josh et Graham de l'autre, Nivek au milieu ; les morceaux du puzzle commencent à s'assembler. D'autant que Corbeyran ménage dans cet album un petit retournement d'alliance qui donnera du sel au dernier épisode du cycle. On attend ça avec impatience, comme on attend une quatrième série dans l'univers strygien, annoncée pour la fin 2001. Au dessin, on trouvera Marc Moreno, dont les clients de Canal BD peuvent voir en avant-première quelques dessins dans l'album hors-collection intitulé « Les Stryges, mythes et réalités », joint au tome 5 dans un très joli coffret.