Candélabres T2 : critique de Thierry Bellefroid [chroniqueur sur BD Paradisio]


L'impression laissée par la lecture du premier album se confirme : Candélabres s'annonce comme une excellente série. Elle a tout ce qu'il faut pour ça. Un graphisme simple mais efficace, des personnages denses, attachants, bien exploités. Des couleurs soignées. Une intrigue à la fois complexe et captivante. Un rythme agréable. Un propos intéressant qui joue notamment sur la psychologie des personnages. Bref, plus on avance dans ce récit dont la base et le principal mystère résident dans le pouvoir du feu qui relie tous les personnages, plus on se surprend à échafauder soi-même des explications ou des hypothèses. Car au bout de deux albums, Algésiras a laissé beaucoup de questions sans réponse. Sans en avoir l'air, il dévoile un coin du secret par ci, un autre par là. Mais la grande explication, elle, n'a pas encore eu lieu. L'intelligence tient dans le fait que le lecteur n'a pas pour autant l'impression d'être délibérément baladé afin de faire traîner l'histoire en longueur. Des événements se passent, de nouveaux personnages viennent compléter le puzzle complexe des Candélabres, surgissant avec leur propre part de vérité. Et surtout, le héros -mais peut-on appeler Paul un héros ?- suit son propre parcours sans se focaliser sur la seule résolution de l'énigme. Sensible, fragile, l'ex-danseur décrit le monde qui l'entoure et ceux qui ont contribué à faire de lui ce qu'il est aujourd'hui. Ça fonctionne parfaitement et le lecteur pénètre un univers où la chaleur de la flamme semble cacher une part d'ombre inquiétante.