Petit Vampire T3 : critique de Thierry Bellefroid [chroniqueur sur BD Paradisio]


Le très prolifique Joann Sfar est en passe de devenir l'un des auteurs français parmi les plus intéressants. Il excelle aussi bien dans la chronique juive à l'époque du Christ qu'il vient d'entamer chez Dupuis (« Les olives noires », mon coup de coeur il y a quelques semaines) que dans la biographie très personnelle qu'il consacre depuis quelques années au peintre Pascin, ami de Chagall et de Soutine et noceur invétéré. C'est vrai que son imaginaire est débordant. C'est vrai aussi que son univers est parcouru de petites galeries intérieures, de ramifications qui jettent des ponts d'une série à l'autre. « Petit Vampire », une série qui raconte l'amitié entre un petit garçon, Michel, et un mignon vampire miniature tout gris avec de grands yeux n'est pas si éloignée d'autres histoires comme « Petrus Barbygère » ou « Le Borgne Gauchet ».
Dans cet univers fantastico-onirique, Sfar est chez lui. Cette fois, les deux héros vont voler au secours de trois pauvres chiens de laboratoire. L'occasion de vivre de nouvelles aventures assez peu conventionnelles, mêlées d'humour et de fantastique tout en faisant passer un message d'amour et de tolérance aux plus jeunes. Les personnages de Sfar sont comme de grosses peluches qu'on prendrait dans son lit. Fussent-ils vampires, monstres aux dents acérées ou, comme Marguerite -un sosie de Frankenstein-, en train de pousser une brouette de caca « parce que ça pourrait être utile ». Belle rencontre également dans cet album, entre Petit Vampire et « Pépé Arthur ». On croyait que la famille du petit Michel ne croiserait jamais la route de son meilleur ami. Mais Pépé et Petit Vampire se sont trouvés tout de suite.