Petit Vampire : critique de Thierry Bellefroid [chroniqueur sur BD Paradisio]


Passée la surprise du premier album, que reste-t-il de l'enchantement de « Petit Vampire » ? Réponse : tout. Cette nouvelle histoire de trente planches montre à quel point Joann Sfar est à l'aise dans les histoires pour enfants. Le langage y est, les monstres, aussi hideux soient-ils, sont toujours amusants, l'inventivité est sans limite. Petit Vampire revient donc dans cette deuxième aventure bourrée de références pour les adultes (Chagall, Einstein et la relativité, etc...) mais tout aussi compréhensible pour les plus petits. C'est sans doute l'une des grandes forces de cet auteur que l'on peut souvent lire à plusieurs niveaux de lecture différents. Le premier tiers de l'histoire est une belle fable sur l'apprentissage, la peur, le courage. Ensuite, le délire commence. Geoffroy, mangé par des monstres, doit absolument être « reconstitué ». On essaie toutes les techniques et on fait appel à des magiciens finalement assez maladroits. C'est l'occasion, pour Joann Sfar, de laisser libre cours à sa fibre humoristique. On rit beaucoup dans cette seconde partie, mais il n'y a pas vraiment de gags ; c'est plutôt un comique de situation et la force des dialogues truculents qui provoquent le rire. Du tout bon qui ravira, selon la formule consacrée de moins en moins souvent vraie, les jeunes de 7 à 77 ans.