Un drôle d'ange gardien : critique de Thierry Bellefroid [chroniqueur sur BD Paradisio]


Oui, je sais, ce n'est pas précisément une nouveauté, puisque cet album est sorti au début de l'année. Mais il n'est jamais trop tard pour rattraper son retard... et parler d'un ouvrage in-dis-pen-sa-ble dans toute bibliothèque enfantine.
Un drôle d'ange gardien, c'est d'abord un dessin, magnifique. Celui de Sandrine Revel. Quelle sensibilité ! Les ambiances de toits parisiens sont rendues à l'économie. Les personnages sont craquants en diable (si j'ose dire). Le héros-diablotin ne ferait pas faire de cauchemars à un enfant de trois mois, tellement il est mignon. Et que dire de l'élue de son coeur, ange gardien(ne) de son état ? Quant aux couleurs, elles sont tout simplement parfaites.
Reste le scénario. En deux mots, une grande histoire d'amour contrariée entre un diablotin et l'ange gardien de deux enfants résidant à « l'Orphelinat des Soeurs Georges ». Pourquoi contrariée ? Parce qu'après l'avoir croisée, le diablotin, fou amoureux, ne sait comment revoir l'élue de son coeur. Ni une ni deux, il « colle » aux basques des deux enfants, espérant retrouver dans leur sillage l'ange gardien(ne) tant désiré(e). Marie et Jean sont l'objet de toutes ses attentions. Du coup, le moindre de leurs désirs est exaucé, bien au-delà de leurs souhaits. Car le diablotin amoureux n'est pas habitué à jouer les anges gardiens de réserve. Il est très gaffeur et manque souvent de mesure dans ses actions. Tout cela donne droit à des scènes amusantes, légères, poétiques aussi, qui ouvrent aux enfants les portes de l'imaginaire et de la féerie. Ce qui est beaucoup trop rare en BD pour être boudé !

Parents du monde, unissez-vous ! Faites un triomphe à cette BD magnifique et très peu (trop peu ?) promotionnée sous nos latitudes. Ruez-vous chez le libraire le plus proche, achetez « Un drôle d'ange gardien », vous ferez plaisir à vos enfants, et si vous avez gardé un coin d'enfance dans votre tête, vous craquerez vous-même à la lecture de cet album.