Flag : critique de Thierry Bellefroid [chroniqueur sur BD Paradisio]


Dans « Flag », Chauvel retrouve Le Saëc (Les Enragés) qui n'aime rien mieux que le dessin brut, rapide, peu encombré de décors. Le noir et blanc lui va à ravir, mais sa paresse naturelle pousse parfois le dessinateur breton au minimalisme (un petit effort sur les voitures, entre autres, ne serait pas négligeable...) La narration est le vrai héros de l'histoire. Le lecteur est balancé entre les derniers moments qui précèdent une fusillade (« Jeudi, deux heures avant la fusillade », « Jeudi, quinze minutes avant la fusillade », etc...) et les vingt deux mois qui précèdent. L'occasion de mettre en place les acteurs qui vont se retrouver face à face au moment fatal et de leur inventer une relation. L'envie n'est plus de montrer comment des enchaînements d'éléments peuvent déteindre sur les héros, mais de raconter comment des héros peuvent être amenés à poser certains actes en raison de leur passé et de leur profil psychologique. C'est réussi, même si ça reste encore un peu superficiel et académique.