"La digue est encore là, posée entre deux horizons. La ville qui la
surplombe est le théâtre de ma vie. Mon nom est Paul Gueuledamour et
aujourd'hui, pour avoir été irrévérencieux, j'ai été condamné par le
conseil à remplacer un messager. Cette andouille est tombée à l'eau et le
message s'est perdu. Ma mission est simple. Me rendre chez les archipitheques
pour y prendre connaissance du message disparu. Me voilà parti avec mon
baluchon sur l'épaule, suivant la seule route possible, la crête de la
digue. En chemin, je sais que j'aurais un autre regard. Que je ferais des
rencontres intéressantes. Que je changerais ma vie. Au moins, mes questions
auront des réponses..."
Alfred signe là son premier album publié chez un grand éditeur. Sous la
plume de Corbeyran, il construit un univers rigide basé sur une digue
perdue au milieu de l'océan. Nul ne sait qui l'a construite, et pourquoi...
Son origine provient sans doute du recueil "Déja" paru chez Ciel
Ether ou nos deux protagonistes nous l'avaient déjà présenté dans une
petite histoire sobrement intitulée "Métaphore à la con".
Virginie et Paul prennent le relais de Emma et Barnabé de "Home sweet
Home". On retrouve donc dans cet ouvrage, un joyeux melting-pot de
l'univers d'Alfred et Corbeyran. Le dessin est agréable et ne
change pas par rapport à ses autres productions (voir Le chant du coq).
"La digue" est une belle histoire, dans un monde qui semble
malgré tout un peu bancal.