Sang et Encre T2 : critique de Thierry Bellefroid [chroniqueur sur BD Paradisio]


Suite des aventures de « La Plume », le jeune lettré embarqué malgré lui avec les corsaires du capitaine Sneak. Des corsaires qui, grâce -ou à cause- de lui (voir tome 1), ont rompu leur lien d'allégeance avec la couronne et sont devenus de vulgaires pirates. « La Plume » raconte comment ce fier équipage se laisse entraîner dans un cercle d'oisiveté et de violence. L'album est très différent du précédent. Au destin inattendu du jeune homme s'est substituée une histoire de piraterie assez barbare qui fait la part belle à l'hémoglobine et aux gueules de brutes avinées et de tueurs hébétés. Ce travers est heureusement contrebalancé par la rencontre inattendue de Jean-le-Glabre qui relance l'intérêt de l'histoire. Jean-le-Glabre, pirate masqué dont « La Plume » va découvrir la véritable identité et qui va provoquer la perte de tout un équipage pour assouvir une simple vengeance personnelle. Jean-le-Glabre qui va aussi révéler à « La Plume » ce qu'est la véritable littérature et lui montrer les limites de son propre travail d'écrivain de bord. Bref, un album inégal (comme le précédent, d'ailleurs, mais sans doute meilleur quand même ) qu'Olivier Martin a abordé avec un dessin plus dur, à la plume plus visible. Mais lorsqu'on relit « Isaac le Pirate », la série que Christophe Blain a entamée il y a peu chez Dargaud, on mesure toute la différence entre cet exercice de genre et ce que peut être une véritable oeuvre personnelle.