Koblenz T2 : critique d' Olivier Appollodorus in frabd 28/09/00
Le tome 2 de la série Koblenz est-il à l'image de son titre : prétentiard et vide ? Thierry Robin décide d'envoyer son héros sur les ruines de Carthage, à la rencontre d'un ancien camarade de fac. Évidemment, il est entraîné malgré lui dans une étrange histoire qui le projette 20 siècles en arrière dans la cité punique des suffètes. C'est l'occasion de faire revivre la ville tunisienne, ses rites barbares et de relire le majestueux Salammbo de Flaubert. Las, aucune promesse n'est tenue : l'antique Carthage semble bien vide, sans âme ni habitants, sinon trois grotesques prêtres de Tanit, l' enjeu du récit nous échappe complétement et semble plus relever d'un quelconque prétexte que d'une volonté de raconter quelque chose et le pauvre Flaubert sert d'argument d'autorité pour une piètre reprise du culte de la déesse Lune. On aurait pu se consoler en admirant de beaux dessins de la civilisation phénicienne - une des plus brillantes de son époque - mais Thierry Robin semble avoir tout bâclé, reprenant vaguement quelques dessins de la ville disponibles dans n'importe quel bouquin de vulgarisation carthaginoise à destination des enfants, oubliant toute sa majesté, sa grandeur et son cosmopolitisme (la ville était le carrefour des influences grecques, égyptiennes et phéniciennes), jouant de cadrages pénibles, accentuant le maniérisme de son trait comme pour mieux coller à l'insondable insipidité des dialogues. Bien sûr, nous sommes sévères avec ce livre, mais comment le serions-nous moins quand on a lu Flaubert ou Chaland et sa formidable Comète de Carthage ? Thierry Robin nous a habitué à beaucoup mieux - Rouge de Chine, par exemple - et, toute comparaison oubliée avec les autres Carthage, de cinéma, de bd et de littérature, il se plante en beauté sur ce coup là.yann.barriere in frabd 28/09/00
Bon, et bien ma foi, sans avoir les mêmes mots qu'olivier à l'égard du 2eme volume de Koblenz, je doit pourtant avouer que l'album m'a énormément déçu... La ville manque effectivement de majesté et d'humanité. Comme par magie, tout le monde parle la même langue et l'intrigue est d'une minceur sans nom. Le style de Robin est par moment très original (les flash-back en mosaïque...) mais par moment très différent (inférieur?) du 1er album... Ce premier album était grandiose, les personnages étaient vivants et le dénouement magnifique. Ce dernier en revanche m'est un peu tombé des mains et je ne l'ai pas encore relu, ce que je fais en temps normal... Le prochain opus me semble verser dans un thème très peu original: la confrontation avec le troisième des élèves de Conela (je le cite de mémoire...) qui serait visiblement à l'origine du mal dont souffre Koblenz et qui l'oblige à 'voler' qqs années de la vie d'autrui...
Je garde tout de même toute ma confiance à Robin! Je suis juste déçu par cet album.