Aquablue T8 : critique de Thierry Bellefroid [chroniqueur sur BD Paradisio]


On a déjà écrit beaucoup de choses sur ce nouveau cycle d'Aquablue. Qui ignore encore que désormais, Nao consacrera son temps à défendre la nature à la tête d'une fondation librement inspirée du modèle de la Fondation Cousteau ? Qui ignore que Ciro Tota, désormais seul dessinateur à bord, est de taille à remplir le contrat ? Son dessin est vif, précis, à la fois carré, musculeux et en phase avec les options choisies. Sur une planète nommée Doyle-1800 (la référence à Conan Doyle semble évidente) menacée par un voïvode (un trou noir de petite taille, dirons-nous pour ne pas être trop technique) vivent des espèces préhistoriques que Nao s'est mis en tête de sauver, à la manière de Noé avant le déluge. Mais il n'est guère facile d'embarquer des dinosaures à bord d'un engin spatial. Surtout quand un troupeau rendu fou par des rabatteurs démolit toutes les installations sur son passage. Et c'est la rencontre entre le « gentil » Nao et les « méchants » chasseurs, une puissante société qui organise des safaris pour milliardaires. On croit qu'on va assister à une bagarre en règle. Et finalement non, car Thierry Cailleteau est loin d'être à court d'arguments : un troisième type de protagonistes entre dans la danse. La SF écolo semble en tout cas avoir encore de beaux jours devant elle. Nul doute que ce nouveau cycle rencontrera les faveurs des aficionados. Mais peut-être a-t-il perdu un rien de la magie d'antan... En tout cas, après avoir mis Cybot très en avant dans « Etoile blanche », on regrette que l'amusant robot joue davantage ici les moralisateurs que les réels complices. Même si cela n'enlève rien à l'humour général, toujours aussi bien dosé par Cailleteau.